Idée reçue - Vous rejetez l'école de la république !

En 2020, nous avons choisi de donner le choix à nos filles d’être instruites à l’école ou en famille. C’est ainsi que notre ainée a choisi l’instruction en famille tandis que notre cadette a préféré continuer à l’école. Ce qui prime pour nous, c’est l'épanouissement de nos enfants et le respect de leurs besoins. - Jalil, développeur informatique, père de deux enfants.

C’est peut-être l’un des arguments que les parents d’enfants en Instruction en Famille (IEF) entendent le plus souvent : « Moi, je soutiens l’école de la République, qui permet à tous les enfants d’avoir les mêmes chances de réussir dans la vie ! ».

Il nous semble donc essentiel d’y répondre, une bonne fois pour toutes : nous ne sommes pas contre l’école publique, laïque et gratuite ! Du moins, nous ne sommes pas contre le concept de cette école inclusive, où chaque individualité serait respectée, où chaque enfant, quelle que soit son origine, pourrait trouver le chemin de la réussite sociale.

Mais aujourd’hui, peut-on vraiment dire que l’école répond à ces promesses ? Manque d’enseignants, dégradation dramatique des conditions de travail, inégalités des élèves devant la transmission des savoirs, harcèlement… Pas un mois ne s’écoule sans que la presse spécialisée n’évoque les lacunes d’un système éducatif à la dérive.

Prenons l’exemple du « classement » PISA, acronyme de « Programme for International Student Assessment » (Programme international pour le suivi des acquis des élèves). Élaboré par l’OCDE, cet indice est largement commenté tous les trois ans. Que dit-il de la France ? Lors du dernier rapport publié en 2019, elle pointe à la 26eme place sur 79 pays… L’indice PISA a ses limites, largement pointées par les spécialistes. Mais il met en exergue quelques points intéressants. Par exemple, la France est le pays où les inégalités de chances sont les plus fortes entre les élèves issus d’un milieu favorisé et ceux venant d’un milieu défavorisé. En clair, le milieu scolaire accroît les inégalités au lieu de les résoudre…

Autre exemple : les violences. Selon les chiffres du gouvernement, 5 à 6% des élèves français seraient victimes de harcèlement… des chiffres contestés par les associations qui évoquent plutôt 10% d’enfants harcelés.

Face à ce constat, ne faisons pas d’angélisme : l’école française est en mauvais état. Alors défendre le concept d’école de la République, oui, mais défendre le système éducatif actuel, non merci !

Heureusement, malgré tout cela, de nombreux enfants trouvent aujourd’hui leur place dans les écoles. Parce qu’ils rencontrent des enseignants qui leur correspondent, parce qu’ils bénéficient d’un cadre compatible avec leurs besoins…

Parfois cela dure toute la scolarité, parfois cela ne dure que quelques temps. Dans les familles pratiquant l’IEF, de nombreux enfants ont aussi fréquenté les bancs de l’école à un moment, ou bien décident d’intégrer un collège ou un lycée après des années hors institution scolaire.

La frontière entre IEF et école est donc très loin d’être hermétique, et c’est cette perméabilité que nous voulons à tout prix conserver.

Parce que l'école ne convient pas à tous les enfants à toutes les étapes de leur vie, nous devrions toutes et tous avoir la possibilité de pratiquer l'instruction en famille lorsque cela se révèle être la meilleure option.

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