La jeunesse étouffe
Enfants, pour votre bien, allez à l’école et restez-y quoiqu'il en coûte !
Nous le savons toutes et tous : l’école publique est en crise, et faillit à sa mission d’éducation et d’épanouissement des enfants. Même le président Macron l’a reconnu en août 2022 :
« Force est de constater que tout ne va pas bien dans le meilleur des mondes. Nous avons encore trop d'élèves malheureux, trop de parents d'élèves anxieux, de professeurs désabusés ou qui ont le sentiment d'avoir parfois perdu le sens de la mission d'autrefois, de ne pas être reconnus comme ils le devraient. »
Emmanuel Macron, 25 août 2022 à la Sorbonne
En matière de harcèlement scolaire, le résultat de l’enquête de la Direction de l’évaluation de la prospective et de la performance est effarant : pour l’année scolaire 2021-2022, 46 % des élèves déclarent avoir été victimes d’au moins une violence de façon répétée durant l’année scolaire. Et 6,7 % des élèves signalent cinq atteintes répétées ou plus. Des chiffres en constante augmentation depuis plusieurs années.
Comment dès lors imaginer que l’Éducation Nationale soit capable d’offrir les meilleures conditions d’instruction possible pour tous les enfants ? Comment peut-on encore défendre cette institution à bout de souffle comme la seule et unique voie acceptable pour l’ensemble de la jeunesse ?
En France, des parents et des jeunes aspirent à faire autrement. Ils investissent du temps, de l’argent et beaucoup d’énergie à proposer des conditions d’apprentissage sur mesure, en pratiquant l’instruction en famille. Mais depuis la rentrée 2022, cette liberté d’apprendre en dehors du cadre scolaire est devenu presque interdite – en dehors de motifs très spécifiques de maladie, de sport de haut niveau ou d’itinérance.
Pire encore : il est devenu quasiment impossible pour un parent de retirer son enfant de l’école en cours d’année, même s’il est victime de violences. Il faut en effet apporter la preuve que son intégrité morale ou physique est menacée, et fournir “l’avis circonstancié du directeur de l’établissement d’enseignement public ou privé dans lequel est inscrit l’enfant sur le projet d’instruction dans la famille”. En d’autres termes, pour passer en instruction en famille, même pour quelques mois, il faut avoir l’accord et le soutien du chef d’établissement qui est à la fois juge et partie. On peut s’interroger sur la capacité de ce dernier à prendre une décision rapide dans des cas de harcèlement…
Il y a là matière à s’interroger : comment l’état peut-il prétendre tenir compte de l’intérêt supérieur des enfants tel que défini dans l’article 3 de la CIDE (Convention Internationale des Droits de l’enfant) ? À quel moment nos dirigeants écoutent-t-ils l’opinion des jeunes, comme ils sont censés le faire pour toutes les décisions les concernant ?
Sous couvert de « lutte contre le séparatisme », le droit des enfants est littéralement bafoué. En tant que sujets mineurs, ils n’ont même pas voix au chapitre, et leurs parents non plus. Le choix du mode d’instruction le plus adapté à leur situation est désormais subordonné à une décision administrative parfaitement arbitraire et déconnectée de la réalité, sans jamais même rencontrer l’enfant concerné.
L’instruction en famille ne nuit ni à la société, ni à l’instruction des enfants, ni à leur intérêt supérieur.
Le NonSco’llectif s’élève contre cette volonté de soumettre la jeunesse contre son consentement, et en dépit de son bien-être. Parce que l’émancipation et l’épanouissement de nos jeunes ne pourront jamais se faire sous la contrainte, nous exigeons le retour de la liberté d’instruction.